
- Paka t'cho -
En 1841, alors que l’île désertée subit des guerres à répétition, Andriantsoly vend Mayotte à la France. Les années passent, les européens installés à Mayotte et aux Comores ont des actions bénéfiques comme l’abolition de l’esclavage et mettent en place le travail forcé. Une aubaine pour la population qui se voit octroyer des droits. Alors que certains sultans blancs ont un empire grandissant, la France organise un protectorat de l’archipel des Comores pour lutter contre les guerres et les pillages qui sévissent sur les quatre îles. Alors que les Comores évoluent dans un gouvernement de soumission à la France, Said Mohamed Cheik veut rétablir l’indépendance de ces îles. Les Comores demandent alors que les ressources financières françaises soient un dédommagement pour la colonisation établie et déguisée en protectorat, alors que Mayotte, demande que ces ressources soient maintenues car l’île et sa population sont désormais françaises.
Le déclin politique aux Comores s’accentue, les infrastructures ne survivent pas, les revenus s’effondrent et la population se rapproche dangereusement du seuil de pauvreté. Alors que Mayotte semble prospère, la France scolarise tout le monde et l’hôpital accueil tout le monde. Se crée alors le début d’un cercle vicieux, les Comores entreprennent une diaspora à la recherche de ressources pour leur pays. Mais le système français en place, renvoie les parents et les enfants sont majoritairement laissés à l’abandon. Outre l’accroissement de la population mahoraise, la France ne sait plus suivre le rythme. L’ironie d’un réarmement démographique non maitrisé, issu d’immigration et de réelles naissances. La France endosse le rôle d’hypocrite, présente pour ses intérêts mais absente pour gérer lorsque la situation s’envenime. Rappelez-vous, la technique de l’autruche.
Plus d’une dizaine d’années depuis le passage de TOM à DOM. Voilà une habile façon de montrer, à un peuple suspicieux, qu’on ne fait pas l’autruche. Regardez, nous agissons pour vous ! Changer une lettre ou une dénomination juridique n’aura évidemment aucun impact sur la réalité que vit Mayotte. Isolée ou délaissée par plus de 8000 kilomètres, j’en veux à la France, mon pays. Déjà en métropole ma tristesse envers mon pays ne faisait que grandir. Il me semble qu’utiliser la violence pour gérer une situation qui nous échappe est signe d’un manque de compétences et de sagesse. Tout comme le fait de retourner une gifle à sa conjointe lors d’une dispute conjugale, envoyer les CRS pour tabasser une population excédée et révoltée n’a rien d’une solution. Et pourtant, cela fait plusieurs années que le climat français est maintenu comme tel. Le militant frileux que je suis n'ira pas manifester s'il a peur de rentrer éborgné. Les militants hargneux ne reviendront pas s'ils ont une jambe cassée, ou même pire !
C’est pratique d’avoir un territoire isolé où règne la délinquance quand il faut entrainer ses troupes. Au même titre que la Polynésie fût le laboratoire des essais nucléaires français, Mayotte est le laboratoire d’essais politiques et policiers. Une salle de jeu pour les jeunes gendarmes qui gazouillent. Alors oui les chiens de garde s’attaquent aux vilains délinquants comoriens et/ou africains pour le plus grand soulagement d’une population excédée par l’immigration clandestine, mais bordel ça n’a rien d’une solution ! Je hais la violence que mon pays représente.
Cette fois, fini les colliers de fleurs, fini l’idée d’un gendarme qui enlace Zena Mdere avec bienveillance, fini les « Maore na Farantsa paka t’cho », fini le protectorat, fini les blindés, fini les LBD, fini le drap ensanglanté, finie cette croyance comme quoi le flic est le gardien de la paix, fini le patriotisme tricolore d’un drapeau immaculé, finie cette croyance comme quoi le blanc est symbole de paix. Cette fois, le blanc est juste livide.
Une idée explosive qui transperce Dawn, le visage blanc et des larmes patriotes qui disparaissent de ses joues.
Dawn the Little Boy,

