
- Weak end -
Voilà depuis début 2024 que je m’attèle à concevoir ma vie avec davantage de justesse. L’équilibre, le juste milieu, un genre d’anti-extrémisme. Un rapide coup d’œil sur mon comportement des dix dernières années et finalement la conclusion d’un extrémisme néfaste était vite trouvée. Boulimie faisant partie inhérente d’un développement psychique et cérébrale d’adolescent, les neurotransmetteurs conquit en raffolent. Légales pour certaines, un peu moins pour d’autres, chaque weekend c’était l’adrénaline du risque et de l’interdit entre potes. En se regardant avec un œil extérieur on analyse et on constate ses propres agissements. La difficulté est de les regarder objectivement sans les amoindrir ou leur voiler la face ! Hum, la boulimie extrême et néfaste.
Largement excusée, sous couvert de croyance d’une volonté intarissable, le cerveau veut se convaincre d’avoir la force de la surmonter. Malheureusement ce n’est pas facile de garder le cap du juste milieu alors qu'il est lui-même en ecstase. D’abord juste le weekend, pourquoi pas le mardi, le mercredi ou le jeudi ? Les jours défilent et elles se glissent dans le quotidien, c’est un travail de longue haleine, il vous faut bien plusieurs années même ! Environ une dizaine d’années pour ma part. Et pourtant bon nombre de rencontres et de relations ont cherché à convaincre, à titiller, à confronter cette boulimie acceptée et chérie.
Plusieurs lectures psychanalystes ont pu étayer mes pensées et raisonnements. Celle qui raisonne le mieux dans ma perception du monde est celle de Freud. Déconstruisant alors la faiblesse de l'Homme par un besoin de béquilles face à la dureté de la vie. Il est bien plus facile d’assumer que oui une vie n’est jamais facile et que oui des béquilles ou des soutiens sont nécessaires parfois ! Mes illustrations ont quasiment toujours montré mon dégout pour les activités et les comportements humains, des béquilles il m’en fallait plusieurs. Chacun jauge avec sa propre modération son besoin personnel pour se rassasier, selon son expérience et son vécu. Avoir conscience de sa faiblesse est un élément clef pour comprendre la place floue que tenaient ces béquilles quotidiennes.
Depuis plusieurs années des graines germaient, et en janvier 2024 j’en ai eu vraiment marre de ces béquilles. Ce constant constat de moi ayant besoin de tenir une cigarette à deux doigts. D'avoir une main fragile qui doit tenir un verre pendant qu'on bégaye. D'avoir besoin de boire pour m'amuser en société. D’avoir la croyance qu'un pétard me fera mieux apprécier le point de vue d'une randonnée. D’avoir envie de plus de vice parce que la musique et les émotions résonneront plus fort. D’avoir besoin de checker plusieurs fois si ma story est drôle et fait des vues. Dans la mesure du raisonnable et de ce que je considère néfaste, j’ai arrêté.
Bah oui ce cerveau si fier et soi-disant capable, il fallait bien qu’il le prouve un beau jour ! Après plusieurs mois, plusieurs rencontres et plusieurs expériences, alors que la persuasion commence à peine, la faiblesse se finit, c’est le weak end. L'illustration que je propose ici est une allégorie de la boulimie qui nous touche tous plus ou moins. L'amour porté à cette boulimie se retrouve même jusqu'à la composition de l'œuvre. La joie factice qu'elle procure se lit sur le visage du Little Boy pour la première fois. Coloré et psychédélique, le cheminement de pensées rayonne et des larmes pleines de gaité repeignent ses joues.
Dawn the Little Boy,

